Design theories as languages for the unknown: insights from the German roots of systematic design (1840-1960).

International audienceIn this paper, relying on the formal framework provided by one of the most recent design theories, C-K theory, we analyse the historical development of design theories in the particular case of German systematic design. We study the three moments in the development of design theories (1850, 1900 and 1950). The analysis leads to the three main research conclusions regarding design theorizing. (1) The development of design theories and methods corresponds to specific rationalizations of the design activity in historical contexts, characterized by types of products, science and knowledge production capacities. (2) While engineering sciencesmodel known objects, design theories support reasoning on unknown objects. (3) Design methods do not target single innovations but aim to improve collective design capacities. Their performance can be assessed by the types of new objects they help design (generative capacity) and in terms of the capacities required by their users (conjunctive capacity). Historically, systematic design emerged as a formal framework with particularly strong generative and conjunctive capacities

Fayol, Guillaume, Chevenard - la Science, l'Industrie et l'exploration de l'inconnu : logique et gouvernance d'une recherche conceptive

International audienceAlors que de nombreuses grandes entreprises se dotaient au début du xxe siècle de capacités internes de recherche, le laboratoire mis en place par Fayol avec les deux grandes figures de son « état-major », Charles-Edouard Guillaume et Pierre Chevenard, se distinguait-il et quels étaient les modèles d'organisation des laboratoires ? A l'aide des théories de la conception contemporaines, l'analyse montre que le laboratoire d'Imphy suivait une logique pionnière et très originale de recherche, qualifiée de recherche « conceptive ». Il s'agit d'un modèle de recherche visant à explorer l'inconnu, qui est très éclairant pour les débats contemporains sur les liens entre recherche et innovation

Aux sources de la R&D : genèse des théories de la conception réglée en Allemagne (1840-1960)

Cet article étudie les sources allemandes de la conception systématique à trois périodes charnières (1850, 1900 et 1950). Il montre que la conception systématique qui apparaît si intuitive et naturelle aujourd'hui résulte de décennies de travaux d'enseignants et d'industriels pour s'extraire des intuitions trompreuses et des effets de fixation propres aux objets inconnus. Ces théories correspondent à des efforts de rationalisation de l'activité de conception à des périodes historiques bien précises (rattrapage industriel de l'Allemagne de la première révolution industrielle ; accompagnement de la seconde révolution industrielle ; rationalisation du travail d'esprit dans la RDA d'après-guerre). Alors que les sciences de lingénieur modélisent les objets existants, les théories de la conception guident le raisonnement sur des objets encore inconnus à l'aide des objets connus. Ces formalismes ne cherchent pas l'innovation singulière mais l'efficacité des capacités de conception. Ils peuvent s'évaluer en fonction de la variété des situations de conception qu'ils couvrent (pouvoir génératif) et des capacités qu'ils exigent de leurs utilisateurs (pouvoir conjonctifs). La conception systématique apparaît comme le formalisme ayant un pouvoir génératif et un pouvoir conjonctif particulièrement forts

La conception innovante comme mode d'extension et de régénération de la conception réglée : les expériences oubliées aux origines des bureaux d'études.

International audienceLes Bureaux d'Etudes sont l'objet de critiques pour leur faible capacité à innover et gérer le renouvellement des objets qu'ils conçoivent et des compétences associées. Pourtant l'examen de la genèse au XIXème siècle des premiers Bureaux d'Etudes fait apparaître des capacités de conception plus riches. A côté de la conception réglée il s'y déployait des formes originales de conception innovante qui assuraient la régénération régulière des règles, et qui étendaient l'espace des conceptions atteignables en augmentant la valeur ou en ouvrant de nouvelles lignées de produits. Deux exemples tirés de l'histoire de Gustave Eiffel et de son Bureau d'Etudes le mettent en évidence, ouvrant des pistes pour penser la dynamique des Bureaux d'Etudes aujourd'hui

Réinventer l'entreprise : la gestion collégiale des inconnus communs non appropriables

International audiencePlus organisées que le marché, plus innovantes que les institutions, les entre-prises sont souvent apparues comme des espaces privilégiés pour inventer de nou-velles formes d'action collective et pour explorer de nouveaux inconnus. Pourtant ces rationalisations elles-mêmes se sont souvent travaillées dans des collectifs dépassant très largement le cadre de l'entreprise comme en témoignent les mouvements célèbres comme la Lunar Society, ou le mouvement pour la recherche industrielle… Dans les interstices des écosystèmes, nous proposons d'appeler « collèges de l'inconnu » ces collectifs qui se forment là où n'est pas encore l'entreprise. Ces collèges aux configurations variées explorent les marges de l'inconnu non encore imaginable ou pensable et s'aventurent ainsi dans des espaces encore hors d'atteinte pour les entre-prises. Ce faisant, ils dessinent aussi, en négatif, les impossibles d'une entreprise tributaire des contraintes d'appropriation et invitent à renouveler les perspectives sur les milieux nécessaires pour inventer les formes nouvelles de l'action collective. Les entreprises, l'inconnu et la conception Avec l'époque moderne, l'activité humaine s'est engagée résolu-ment dans l'exploration de l'inconnu en s'efforçant de repousser les limites de l'inconnu qu'elle était en mesure de penser et d'explorer. Les théâtres de machines de la Renaissance (Vérin, 1993) avaient pour ambition de faire découvrir à un public cultivé les incroyables possi-bilités des machines inventées par les ingénieurs. Les savants, grâce à de nouveaux instruments comme le télescope ou le microscope se sont ensuite attachés à faire une science de l'invisible. Ils se sont intéressés à des phénomènes qui n'étaient jusque-là pas directement accessibles aux sens, autour du vide, du magnétisme, de l'électricité… Le mouvemen

Measuring the generative power of an organisational routine with design theories: the case of design thinking in a large firm

International audienceThis article studies how a large firm uses Design Thinking (DT) as a core process in specific design and development team whose mission is to bridge the gap between unidentified market needs and business units research & development effort. We analyse two cases where new concepts were developed and promoted to business units for implementation by following DT methodology. Our study shows that the DT routine reveals some generative power to explore the user perspective, yet it appears uncontrolled when it comes to generate a wider variety of ideas and knowledge challenging the design ecosystem ontology omitted and made invariant through user-focus hence it faces difficulties to engage with stakeholders and other organisational routines for an enhanced creativity and organisational change

Concevoir les outils du Bureau d'Etudes : Dassault Systèmes une firme innovante au service des concepteurs.

International audienceEntretien avec Pascal Daloz, Directeur Général Adjoint de Dassault Systèmes en charge de la Stratégie et du Marketin

Portfolio management in double unknown situations: technological platformsand the role of cross-application managers

International audienceThis article investigates portfoliomanagement in double unknown situations. Double unknown refers toa situation in which the level of uncertainty is high and both technology and markets are as-yet-unknown. This situation can be an opportunityfor new discoveries, creation of new performance solutions and giving direction to portfolio structuring. The literature highlights that the double unknown situation is a prerequisite to designinggeneric technologies that are able to address many existing and emerging markets and create value across a broad range of applications. The purpose of this paper is to investigatethe initial phases of generic technology governance and associated portfolio structuring in multi-project firms.We studiedthree empirical contexts of portfolio structuring at the European Semiconductor provider STMicroelectronics. The results demonstrate that 1) portfolio management for generic technologies is highly transversal and comprises creating both modules to address market complementarities and the core element of a technological system – the platform and 2) the design of generic technologies requires "cross-application" managers who are able to supervise the interactions among innovative concepts developed in different business and research groups and who are responsible for structuring and managing technological and marketing exploration portfolios within the organizational structures of a company

A new perspective for risk management: a study of the design of generic technology with a matroid model in C-K theory

International audienceRisk management today has its main roots in decision theory paradigm (Friedman and Savage 1948). It consists in making the optimal choice between given possible decisions and probable states of nature. In this paper we extend this model to include a design capacity to deal with risk situations. A design perspective leads to add a new action possibility in the model: to design a new alternative to deal with the probable states of nature. The new alternative design might also "create" new risks, so that a design perspective leads also to model the emergence of new risks as an exogenous "design process". Hence a design perspective raises two issues: can we design an alternative that would lower the risk? Does this new alternative create new risks? We show (1) that minimizing known risks consists in designing an alternative whose success is independent from all the known risks – this alternative can be considered as a generic technology. We show (2)that the design of this generic technology depends on the structure of the unknown, ie the structure of the space generated by the concept of risk-free alternative. (3) We identify new strategies to deal with risks as dealing with the unknown

Testing whether major innovation capabilities are systemic design capabilities: analyzing rule-renewal design capabilities in a case-control study of historical new business developments

International audienceIn this paper, we empirically test the proposition that major innovation (MI) capabilities are systemic, dynamic capabilities. We rely on design theories and characterize the systemic, dynamic capabilities as design capabilities that renew a core of stabilized design rules. For the specific case of projects leading to new business development, we conducted a case-control study of 46 historical projects; 26 of these led to new business development, and 20 do not lead to new business development. Utilizing this sample, we show that our measurement model, based on rule-reuse vs. rule-renewal design capabilities, has a good fit. We find that rule-renewal design capabilities are positively related to new business development, whereas rule-reuse design capabilities (maintaining an invariant set of design rules) are independent of new business development. We discuss different combinations of rule-reuse and rule-renewal design capabilities. This paper contributes to the literature on MI capabilities. It also theoretically and methodologically contributes to the analysis of the dynamic capabilities of design activitie